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REDHAC

Le REDHAC, le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale, est un réseau de défenseurs des droits humains actif dans huit pays d’Afrique centrale, et basé à Douala, au Cameroun.

Le REDHAC soutient le travail des défenseurs des droits humains dans le but de réduire leur vulnérabilité et les risques auxquels ils sont exposés, tout en sensibilisant le public à la situation des droits humains dans la région. Sa vision est de promouvoir, former et soutenir les défenseurs des droits humains, d’encourager la solidarité entre eux, et de défendre leurs droits lorsqu’ils sont en danger. Le REDHAC enquête sur les violations des droits humains, publie des rapports à ce sujet et plaide auprès des gouvernements et des autres parties prenantes pour qu’ils respectent leurs engagements régionaux et internationaux en matière de droits humains et de protection des défenseurs, ainsi que les mécanismes africains et onusiens de protection des droits humains. Il soutient les défenseurs dans leurs actions sur le terrain et leur offre, ainsi qu’à leurs familles, protection et accompagnement.

Le REDHAC représente plus de 400 membres, incluant des défenseurs des droits humains, des avocats et des journalistes.

Son travail repose sur la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, et la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits humains. Il est actif en République du Tchad, en République de Guinée équatoriale, en République du Congo, en République démocratique du Congo, en République du Cameroun, en République du Gabon, en République centrafricaine et en République de Sao Tomé-et-Principe.

Cameroun: Libérez le défenseur des droits humains Michel Biem Tong

Au Cameroun, les défenseur⸱ses des droits humains (DDH) et les journalistes qui critiquent le gouvernement sont particulièrement pris pour cible et sont souvent harcelés. Les forces de sécurité torturent, battent, harcèlent et maltraitent des citoyens, des journalistes, des détenus et des défenseur⸱ses des droits humains. Dans le contexte de la réponse du gouvernement à la crise anglophone, qui a commencé fin 2016, et aux attaques du groupe armé Boko Haram dans le Nord, les forces de sécurité emploient une force excessive pour maintenir l’ordre lors des rassemblements et les manifestants pacifiques sont arbitrairement arrêtés. L’accès à Internet et aux réseaux sociaux a également été bloqué pour empêcher les manifestations pacifiques et les autorités ont interdit les médias jugés favorables aux manifestants anglophones. En octobre 2018, le président Paul Biya a été réélu malgré des résultats électoraux contestés par le chef de l’opposition, Maurice Kamto, qui revendiquait la victoire. En octobre 2019, le président Paul Biya a ordonné la libération de plusieurs détenus politiques et défenseur⸱ses des droits humains à la suite du dialogue national.

 

Les DDH sont exposés aux risques liés tant aux groupes armés et qu’aux forces de sécurité camerounaises. Les DDH font l’objet de menaces, d’intimidations et de campagnes de diffamation lorsqu’ils dénoncent les exactions perpétrées par les forces de sécurité en réponse aux attaques de Boko Haram. La limitation de la liberté d’expression conduit les journalistes à l’autocensure afin d’éviter les répercussions lorsqu’ils critiquent le gouvernement, notamment en matière de sécurité. Début 2015, le président Paul Biya a ratifié une loi antiterroriste qui permet aux citoyens camerounais d’être jugés par des tribunaux militaires et de faire face à la peine de mort. Elle contient une définition vague du « terrorisme » qui inclut le fait de perturber le fonctionnement normal des services publics ou la prestation de services essentiels à la population, ou la création d’une situation de crise au sein de la population. La loi est utilisée pour criminaliser les opposants au gouvernement et les DDH qui appellent au respect des droits humains des citoyens dans les régions anglophones.