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Le défenseur des droits humains Mohammad Najafi radié du barreau au cours de sa septième année d'emprisonnement

Statut: 
Radié du barreau
À propos de la situation

Le 15 avril 2025, l'avocat de Mohammad Najafi a annoncé que le défenseur des droits humains avait été radié définitivement du barreau, à la suite d'un verdict rendu par la première branche de la Haute Cour de justice. La radiation permanente a été prononcée alors que le défenseur fait l'objet de multiples condamnations. Il fait actuellement face à une condamnation qui le maintiendrait en prison jusqu'en 2033.

À propos de Mohammad Najafi

Mohammad Najafi est défenseur des droits humains et avocat ; il représente de nombreux prisonniers politiques et enquête sur la mort de personnes en garde à vue. Il est injustement emprisonné en Iran depuis 2018 pour de multiples condamnations pour avoir défendu les libertés civiles et politiques fondamentales. En novembre 2019, il a remporté le prix des droits humains du Conseil des barreaux européens aux côtés de trois autres avocats iraniens, dont Nasrin Sotoudeh.

22 Avril 2025
Le défenseur des droits humains Mohammad Najafi radié du barreau au cours de sa septième année d'emprisonnement

Le 15 avril 2025, l'avocat de Mohammad Najafi a annoncé que le défenseur des droits humains avait été radié définitivement du barreau, à la suite d'un verdict rendu par la première branche de la Haute Cour de justice. La radiation permanente a été prononcée alors que le défenseur fait l'objet de multiples condamnations. Il fait actuellement face à une condamnation qui le maintiendrait en prison jusqu'en 2033.

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Mohammad Najafi est défenseur des droits humains et avocat ; il représente de nombreux prisonniers politiques et enquête sur la mort de personnes en garde à vue. Il est injustement emprisonné en Iran depuis 2018 pour de multiples condamnations pour avoir défendu les libertés civiles et politiques fondamentales. En novembre 2019, il a remporté le prix des droits humains du Conseil des barreaux européens aux côtés de trois autres avocats iraniens, dont Nasrin Sotoudeh.

Le 15 avril 2025, l'avocat de Mohammad Najafi a annoncé la décision de la première branche de la Haute Cour de justice, qui supervise la conduite des juges et des avocats, de radier définitivement le défenseur des droits humains du barreau. La décision de le radier a été rendue le 21 décembre 2024, mais elle n'a été annoncée que récemment à Mohammad Najafi dans la prison d'Evin.

Mohammad Najafi est injustement emprisonné depuis 2018 et a développé de graves problèmes de santé pendant sa détention. Début novembre 2024, le défenseur a été hospitalisé après avoir signalé de fortes douleurs à la poitrine et des vertiges, avant d'être menotté et entravé lors de son transfert et pendant son traitement médical. Malgré ses graves problèmes de santé, le défenseur n'a bénéficié de permissions de sortie pour raisons médicales qu'à de très rares occasions, notamment le 31 mars 2020 et du 22 février au 15 mars 2021. Le fait qu’il ne bénéficie pas de soins médicaux urgents a entraîné une détérioration significative de son état de santé.

Le 2 juillet 2021, Mohammad Najafi a été accusé de « propagande contre l'État » pour avoir lancé publiquement un appel au boycott des élections présidentielles, à la modification de la constitution et à la destitution du Guide suprême. En février 2020, la branche 23 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné le défenseur des droits humains à six mois de prison supplémentaires en raison d'un discours qu'il avait prononcé en 2012 lors des funérailles d'un blogueur tué alors qu'il était placé en garde à vue par les autorités iraniennes. En janvier 2019, il a été condamné à deux années de prison supplémentaires après avoir été accusé d’avoir « perturbé l’opinion publique » par la branche 102 du tribunal pénal d'Arak pour avoir critiqué le Guide suprême alors qu'il était en détention.

Le 11 décembre 2018, la première branche du tribunal révolutionnaire d'Arak a condamné Mohammad Najafi à dix ans de prison supplémentaires pour « collaboration avec un État hostile », et à trois ans pour « insultes envers le Guide suprême » et « propagande contre l'État ». La peine de prison pour « collaboration avec un État hostile » a été réduite à quatre ans et demi en appel. Le 15 décembre 2018, la branche 102 du tribunal pénal d'Arak l'a condamné à un an d'emprisonnement pour « publication de désinformation en ligne dans l'intention de troubler l'opinion publique ».

Fin juillet 2018, Mohammad Najafi a été condamné à trois ans de prison et 78 coups de fouet pour « diffamation dans l’intention de troubler l'opinion publique » en lien avec l'enquête qu'il avait entreprise en janvier 2018. Sa condamnation a été confirmée en appel et il a été arrêté à nouveau le 28 octobre 2018 et conduit à la prison centrale d'Arak.

Le défenseur a été arrêté en janvier 2018 après avoir communiqué les résultats d'une enquête qu'il avait menée sur la mort d'un individu en garde à vue. Contrairement à la version officielle, qui affirme que l'homme a été arrêté pour infraction à la législation sur les stupéfiants et qu'il s'est suicidé, Mohammad Najafi affirme que l'homme a été arrêté lors d'une manifestation en décembre 2017 et qu'il est peut-être décédé des suites de blessures infligées sous la torture. Il a été libéré sous caution deux mois plus tard.

Mohammad Najafi risque un total de plus de 20 ans de prison. En cas d'application de l'article 134 du Code pénal islamique, qui stipule qu’ « en cas de crimes multiples de types différents, la peine maximale sera prononcée pour chacun d'entre eux, mais seule la peine la plus sévère sera exécutée », la peine d'emprisonnement de quatre ans et demi pour « collaboration avec un État hostile » sera la partie exécutable de sa condamnation. Toutefois, lorsque les avocats de Mohammad Najafi ont suivi l'évolution de sa situation, tant devant les tribunaux révolutionnaires d'Arak que de Téhéran, ils se sont vu répondre que l'application de l'article 134 n'était pas prévue dans son cas et que sa date de libération était prévue pour 2033, sur la base des condamnations actuelles. Par ailleurs, Mohammad Najafi est déjà détenu arbitrairement depuis 2018 pour avoir exercé son métier d'avocat et sa liberté d'expression.

Front Line Defenders exprime sa profonde inquiétude concernant l’acharnement judiciaire continu et la radiation du barreau de Mohammad Najafi, car il semble que le défenseur soit visé pour ses activités pacifiques en tant qu'avocat, en particulier pour son plaidoyer en faveur des victimes de torture en Iran.

Front Line Defenders exhorte les autorités iraniennes à :

1. Libérer immédiatement et sans condition Mohammad Najafi et annuler ses condamnations, car Front Line Defenders pense qu'il est pris pour cible uniquement en raison de son travail légitime en faveur des droits humains ;

2. Assurer que le traitement de Mohammad Najafi pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les «Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement» adoptés par l'Assemblée Générale de l'ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988 ;

3. Cesser immédiatement de cibler tous les défenseur⸱ses des droits humains en Iran et garantir qu'en toutes circonstances ils puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l'acharnement judiciaire.