
El Hussein Amaadour
El Hussein Amaadour (El Hussein El Bachir Ibrahim) est un défenseur des droits humains sahraoui, ancien leader du mouvement étudiant et membre du Centre sahraoui pour la culture et la pensée, basé à Laayoune. Le défenseur a mené de nombreuses manifestations étudiantes pour les droits et les libertés du peuple sahraoui, en particulier des étudiants, dénonçant l'occupation du Sahara occidental par les autorités marocaines. En décembre 2015, il a pris la tête de manifestations historiques organisées par des étudiants sahraouis, qui demandaient au ministère marocain de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à Rabat de créer une université au Sahara occidental.
El Hussein Amaadour a toujours été la cible de représailles de la part des autorités marocaines. Il a notamment été détenu et torturé alors qu'il était mineur pour avoir participé à une manifestation pacifique à Tan-Tan en 2008. En 2010, il a été expulsé d’une l'école à Tan-Tan et contraint de poursuivre ses études dans la région de Guelmim. En janvier 2019, El Hussein Amaadour s'est réfugié en Espagne pour échapper aux persécutions des autorités marocaines à l'encontre d'un groupe d'étudiants sahraouis. Cependant, peu après son arrivée aux îles Canaries et sa demande d'asile, il a été transféré dans un centre de détention à Ténérife. Six jours plus tard, alors que sa demande d'asile était toujours en cours, les fonctionnaires du ministère espagnol de l'Intérieur l'ont remis aux autorités marocaines. À son retour au Maroc en janvier 2019, le défenseur a été placé en détention, soumis à des mauvais traitements et s'est vu refuser l'accès à un avocat.
Le 21 octobre 2020, la Cour d'appel de Marrakech a condamné El Hussein Amaadour à 12 ans de prison, confirmant le précédent jugement en première instance du 26 novembre 2019. Depuis son incarcération en 2019, El Hussein a été transféré entre plusieurs prisons marocaines, notamment : la prison locale de Loudaya à Marrakesh, la prison locale d’Aït Melloul à Agadir, la prison locale de Moul El Bergui et la prison Safi Zaki à Salé.
En novembre 2024, le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a rendu un avis sur la détention d'El Hussein Amaadour par les autorités marocaines, indiquant clairement que les allégations contre le défenseur des droits humains sont fausses, et a appelé à sa libération immédiate car sa détention viole la Déclaration universelle des droits de l'homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. D'autres rapports font état de "graves violations des droits de la défense, notamment l'utilisation d'aveux et le recours à la torture".