Intensification des abus à l'encontre du défenseur des droits humains sahraoui emprisonné El Hussein Amaadour et de la défenseuse Soukaina Amaadour
Le 19 juin 2025, la famille du défenseur des droits humains El Hussein Amaadour a signalé que sa sœur, Soukaina Amaadour, avait été soumise à une fouille corporelle dégradante alors qu'elle lui rendait visite à la prison de Bouizakarne. Cet incident s'est produit alors que la famille a indiqué qu'El Hussein Amaadour souffrait de fortes douleurs abdominales et d'une fièvre qui s’aggrave depuis plusieurs jours. D'après ce que le défenseur a dit à sa famille, ces symptômes pourraient être dus à une intoxication alimentaire dans la prison.
Soukaina Amaadour est une défenseuse des droits humains sahraouie qui plaide pour le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Elle est membre du comité administratif du Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'homme (CODESA) et du Comité des familles des prisonniers politiques sahraouis. Elle est la sœur du défenseur des droits humains El Hussein Amaadour. Soukaina Amaadour subit diverses formes de harcèlement de la part des autorités marocaines, en raison de son travail en faveur des droits humains et de l'engagement de son frère dans la défense des droits du peuple sahraoui.
Le 19 juin 2025, la famille du défenseur des droits humains El Hussein Amaadour a signalé que sa sœur, Soukaina Amaadour, avait été soumise à une fouille corporelle dégradante alors qu'elle lui rendait visite à la prison de Bouizakarne. Cet incident s'est produit alors que la famille a indiqué qu'El Hussein Amaadour souffrait de fortes douleurs abdominales et d'une fièvre qui s’aggrave depuis plusieurs jours. D'après ce que le défenseur a dit à sa famille, ces symptômes pourraient être dus à une intoxication alimentaire dans la prison.
El Hussein Amaadour (El Hussein El Bachir Ibrahim) est un défenseur des droits humains sahraoui, ancien leader du mouvement étudiant et membre du Centre sahraoui pour la culture et la pensée, basé à Laayoune. Le défenseur a mené de nombreuses manifestations étudiantes pour les droits et les libertés du peuple sahraoui, en particulier des étudiants, dénonçant l'occupation du Sahara occidental par les autorités marocaines. En décembre 2015, il a pris la tête des manifestations historiques organisées par des étudiants sahraouis, demandant au ministère marocain de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à Rabat de créer une université au Sahara occidental.
Soukaina Amaadour est une défenseuse des droits humains sahraouie qui plaide pour le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Elle est membre du comité administratif du Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'homme (CODESA) et du Comité des familles des prisonniers politiques sahraouis. Elle est la sœur du défenseur des droits humains El Hussein Amaadour. Soukaina Amaadour subit diverses formes de harcèlement de la part des autorités marocaines, en raison de son travail en faveur des droits humains et de l'engagement de son frère dans la défense des droits du peuple sahraoui.
Le 11 juin 2025, l'administration pénitentiaire a envoyé El Hussein Amaadour à la clinique de la prison, mais seulement pour un bref examen médical. Le médecin a recommandé un transfert immédiat vers un hôpital extérieur. Cependant, l'administration pénitentiaire a exigé que le défenseur porte un uniforme réservé aux prisonniers de droit public pour pouvoir être soigné à l'hôpital. El Hussein Amaadour a refusé cette condition, car cet uniforme est généralement attribué aux prisonniers de droit commun, ce qui porterait atteinte à son statut de prisonnier d'opinion. Le défenseur maintient qu'il ne veut pas subir une telle humiliation. Il refuse également de manger la nourriture de la prison craignant que son état de santé critique soit dû à l'empoisonnement de la nourriture servie en prison.
En outre, le 19 juin 2025, la famille d’El Hussein Amaadour a signalé que Soukaina Amaadour avait été soumise à une fouille corporelle dégradante alors qu'elle lui rendait visite à la prison. La fouille aurait été ordonnée par le directeur de la prison qui aurait aussi menacé de lui refuser son droit de visite et aurait proféré des insultes de nature raciste et diffamatoire. Ce traitement constitue une violation manifeste de sa dignité physique et psychologique et de son droit à maintenir le contact avec sa famille.
Ces incidents font suite à la publication de l'avis n° 63/2024 du groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, qui estime que la détention d'El Hussein Amoudour est arbitraire et viole le droit international relatif aux droits humains. Le groupe de travail a appelé à sa libération immédiate et à des dédommagements.
Front Line Defenders condamne fermement les récentes violations commises contre le défenseur des droits humains et prisonnier politique sahraoui El Hussein Amaadour, ainsi que contre sa sœur, la défenseuse des droits humains Soukaina Amaadour. Front Line Defenders est solidaire des défenseur·ses sahraouis qui font face à des représailles systématiques lorsqu’ils collaborent avec les mécanismes internationaux des droits humains et pour avoir exercé leurs libertés fondamentales.
Front Line Defenders exhorte les autorités marocaines à :
- Libérer immédiatement et sans condition El Hussein Amaadour et veiller à ce qu'il reçoive un traitement médical adéquat et digne à l'extérieur de la prison ;
- Mener une enquête indépendante et transparente sur les abus subis par Soukaina Amaadour ;
- Mettre fin aux actions ciblées et aux actes d’intimidation contre les défenseur⸱ses des droits humains sahraouis et leur famille, et garantir qu’en toutes circonstances ils puissent mener leurs activités légitimes en matière de droits humains sans crainte de représailles et sans aucune restriction.
